Située aux confins du comté de Dalhem, possession brabançonne, la seigneurie de Saive faisait partie de la principauté de Liège. Sous l’Ancien Régime, il s’agissait d’une seigneurie allodiale qui marquait la frontière de l’état et en assurait la défense. Le vieux château féodal de Saive, perché sur un éperon rocheux, en était la place forte. Détruit en très grande partie à la fin du XVe siècle, nous en conservons aujourd’hui un imposant donjon médiéval. La seigneurie continue d’être relevée et des travaux sont entrepris entre 1620 et 1640 : nouveaux encadrements des fenêtres, élargissement des meurtrières et reconstruction du dernier étage. Le château est toutefois progressivement abandonné à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Longtemps envahi par la végétation, le donjon est restauré petit à petit par une association de passionnés depuis 2008. On aperçoit ainsi clairement les épaisses murailles des trois niveaux inférieurs, éclairés par des ouvertures pratiquées dans des niches. Daté du milieu du XIIIe siècle, il a été érigé en moellons de grès houiller local avec des chainages d’angle en calcaire de Meuse. Il compte quatre niveaux, y compris la cave. Le cinquième niveau a été ajouté au XVIIe siècle. Aux quatre coins de la tour, on trouve des échauguettes reposant sur de solides corbeaux de pierre. La face sud arbore un bas-relief aux armes de Mathieu de Monsen, seigneur de Saive entre 1590 et 1629. Celles-ci sont elles-mêmes surmontées d’un perron liégeois. Les travaux entrepris ont permis de mettre au jour une porte avec un arc en plein cintre sur la même face sud, une découverte faisant penser à la présence d’un ancien chemin de ronde.
Classement comme monument et comme site le 17 juin 1971