L'actuel château de Chimay a été édifié en 1935 suite à un incendie qui détruisit l’édifice du 17e siècle, lui-même déjà fortement remanié en 1856 en style néogothique. Miraculeusement, le théâtre échappa aux flammes.
En réalité, ce théâtre a remplacé, en 1863, celui qui avait été érigé par la célèbre révolutionnaire française, Madame Tallien, née Thérèsa Cabarrus, qui, en 1805, avait épousé François-Joseph de Riquet, comte de Caraman et prince de Chimay, aïeul de l’actuel prince.
Il s’agit d’une salle à l’italienne, ovale, dotée d’un parterre, de deux étages de balcons et, au niveau du premier de ceux-ci et dans l’axe de la scène, de la loge princière surmontée des armes du prince Joseph de Chimay et de son épouse Émilie de Pellapra. Elle est décorée de peintures et de stucs blanc et or, mêlant les styles classiques français.
Un des intérêts majeurs du théâtre du château de Chimay est certainement son plafond constitué d’une coupole aplatie et composée d’une vingtaine de toiles marouflées ; elle illustre le Paradis avec quatre cartouches évoquant les arts et elle peut être rapprochée de celle du théâtre royal de Namur. Le centre de la coupole est occupé par une très belle rosace composée de huit éléments en bois ajouré permettant la circulation de l’air.
Une autre particularité qui confère au théâtre un intérêt particulier est son décor issu des cartons de Cambon destinés au théâtre du château de Fontainebleau sur une commande de Louis XV, roi de France. Et la plus belle pièce de ce projet de décor est certainement le grand et intéressant rideau de scène, même si, en raison de l’usure, sa lecture est fortement altérée.
Entièrement restauré dans les années 1980, le théâtre, qui peut recevoir 135 personnes, accueille une programmation musicale (musique classique, jazz) qui confère à ce lieu un caractère éminemment prestigieux.
Classement comme monument le 24 décembre 1958
Inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie