La rue principale du village de Grand-Rechain est aligné de part et d’autre d’une allée de faux platanes bordée d’immeubles d’un type architectural pourtant essentiellement urbain. Il conserve ainsi de très beaux exemples de l’architecture traditionnelle du pays de Herve, érigés en briques et moellons de calcaire. Cette très belle demeure patricienne de style Louis XIII a été érigée dans la première moitié du XVIIIe siècle par les frères Delahaye. À leur mort, elle est léguée à leur sœur, Agnès, épouse de N. Marésal. Leur fils, Mathieu Marésal, bourgmestre de Grand-Rechain de 1800 à 1815 habite la bâtisse avant que celle-ci ne soit occupée par une école de religieuses à la fin du XIXe siècle puis vendue en 1905 à madame de Collombs. L’imposante façade affiche un double corps de cinq travées percées de baies aux piédroits monolithes. Les linteaux possèdent des claveaux passants un-sur-deux et sont reliés par des bandeaux continus, tous comme les appuis. La façade se dresse sur un haut soubassement de grand appareil de pierre calcaire percé de jours de cave. Un petit perron à degrés rectangulaires mène à une belle porte au chambranle profilé qui enserre un vantail mouluré. La bâtisse est couverte d’une bâtière de tuiles interrompue de deux rangs de lucarnes à fronton triangulaire couronnées d’un épi. La façade arrière adopte une composition semblable à celle de l’avant. À l’intérieur, la cheminée de la cuisine est pourvue d’une taque en fonte gravée tandis qu’à l’étage, une cheminée aux montants en chêne sculptés et gravés du millésime 1734 a été préservée.

Classement comme monument le 7 octobre 1987

  • Source: AWaP