Ceinturé au nord et à l’est de douves qui se prolongent en un étang au sud, le château de Feluy se compose actuellement d’un impressionnant bâtiment défensif du XVe siècle et d’un logis remontant au XVIe siècle. Tel qu’il se présente de nos jours, l’édifice du XVe siècle, long de 25 m, comporte une tour-porche circulaire reliée au bâtiment rectangulaire fortifié dit « la Recette » qui se termine par une tour semi-circulaire tronquée. Autrefois précédée d’une barbacane dont subsistent les deux colonnes soutenant l’actuel pont de bois, la tour-porche était protégée par deux arquebusières. Au-dessus de l’arc d’entrée, entre les glissières de l’ancien pont-levis, une fenêtre à croisée surmonte le cartouche Renaissance frappé aux armes Renesse-Rubempré et d’Egmont, daté de 1614. Côté cour, cet édifice présente une galerie gothique du milieu du XVIe siècle ouverte par neuf arcades. Au-dessus de la galerie, l’étage en briques aligne quatre grandes fenêtres qui éclairent une vaste salle. Disposé en retrait et presque perpendiculairement à « la Recette », le corps de logis appelé « la Salle » remonte au XVIe siècle, mais fut entièrement reconstruit en 1777 par deux architectes, Jean-François Wincqz et François-Joseph Piron. De plan rectangulaire et de style classique, ce corps de logis en briques et calcaire compte deux niveaux et demi sur caves hautes. Côté cour, à l’ouest, la façade développe un double corps de neuf travées. La travée centrale, précédée du perron d’entrée à double volée, se termine par un fronton courbe orné des armes Ysendoorn. À l’est, la façade possède, accrochée à hauteur de la cinquième travée du rez-de-chaussée, une intéressante loggia en briques et pierre bleue d’esprit Renaissance, qui abrite au niveau inférieur un débarcadère voûté en ogive.
Des transformations non négligeables ont été apportées par l’architecte Robert Puttemans (1902-1978) entre 1942 et 1945. Les toitures ont été modifiées et la façade latérale sud – jadis aussi sobre que la façade nord l’est encore – a été enrichie, au premier étage, d’un robuste balcon ornementé, et au rez-de-chaussée, d’une terrasse néobaroque ceinturée d’un balustre et ponctuée, aux quatre coins, de sculptures figurant des putti aux pampres réalisées par le sculpteur Joseph-Gérard Van Goolen (1885-1944). Cette terrasse forme le toit d’un second embarcadère qui s’ouvre par quatre arcades sur une dernière terrasse ornée de deux fontaines, l’une posée dans un petit bassin circulaire, l’autre adossée à un mur, en contrebas de la cour d’honneur. Autrefois quelque peu austère, celle-ci a également été remaniée par Puttemans qui l’a notamment dotée de balustrades garnies de vasques.
Classement comme monument (parties anciennes et embarcadère Renaissance) et comme site (parc, étang et douves) le 29 mars 1976