Le hameau de Chardeneux, dépendant de Bonsin, est exceptionnel de par son homogénéité architecturale. Sur les hauteurs du village, au milieu du cimetière, cette petite chapelle romane signalée par son clocheton ardoisé en est un des plus remarquables éléments. Dédiée à la Nativité de la Vierge, elle a été érigée dans la première moitié du XIIe siècle puis remaniée au XVIe siècle. Elle comprend trois courtes nefs de trois travées, un chœur à abside semi-circulaire et une chapelle latérale du côté nord. Elle a fait l’objet d’une importante restauration archéologique, entreprise en 1887 par l’architecte Edmond Jamar. C’est à lui que l’on doit la reconstruction des bas-côtés et du clair-étage de la nef centrale, ainsi que la réfection de toutes les fenêtres. La toiture d’ardoises est caractérisée par la présence d’une clocheton carré coiffé d’une haute flèche octogonale cantonnée de quatre pyramidions. Elle est terminée par une croix et un coq en fer forgé partiellement doré. Le chœur est orné d’une frise d’arcatures aveugles groupées par deux ou par quatre et séparées par des lésènes. Typiques de l’époque romane, ces bandes verticales de faible relief, également appelées bandes lombardes, animent le mur du chœur. Un décor similaire est présent sur la chapelle latérale qui fut ajoutée, dès le XIIe siècle, contre le flanc nord du chœur. À l’intérieur, chœur et nef sont couverts d’une voûte en berceau et d’un cul-de-four, une voûte en quart de sphère, sur l’abside. Les arcades en plein cintre de la nef centrale, d’origine, reposent sur des piliers carrés. Les supports centraux ont été remplacés au XVIe siècle par quatre colonnes gothiques en pierre bleue dont la base et le chapiteau sont moulurés. L’une de ces colonnes, la première côté sud, est millésimée 1546. Un bénitier y est encastré.
Classement comme monument le 15 janvier 1936