La place Yvon Paul abrite un arbre des plus étonnants. Appelé vieux tilleul, il est maintenu par une architecture de poteaux de bois et de poutres chevillées. L’arbre vénérable a été planté en 1714 en remplacement d’un ancien tilleul qui se trouvait ici depuis le XVe siècle, selon la tradition, mais mentionné pour la première fois dans les sources en 1603. La structure actuelle, incontestablement marquée par la tradition du gothique hennuyer, a été restaurée en 1901 dans le respect des formes d’origines et peut-être avec des remplois d’éléments authentiques. À partir du tronc protégé par une vaste cuve carrée en calcaire, les frondaisons se répartissent sur trois étages dégressifs, selon un plan octogonal qui rappelle celui d’un kiosque. Le niveau inférieur se compose de poteaux en bois renforcés de liens incurvés portant les premières poutres, huit formant péristyle, quatre autres prenant appui sur les angles de la cuve. Leur base octogonale et leur chapiteau rappellent les supports monostyles des églises hennuyères des XVIe et XVIIe siècles. Chacun repose sur une base en pierre dont ne subsistent que peu d’exemplaires authentiques. La structure plus légère mais de même caractère qui marque le second niveau, est surmontée par une houppe centrale unique.
Pouvant mesurer jusqu’à 25 m, les tilleuls sont des arbres fréquents dans nos régions, et plus largement en Europe. Ils apportent ici une valeur esthétique non négligeable, notamment au cours de leur floraison. Souvent placés sur les places publiques et le long des avenues pour leur port et l’ombrage qu’ils fournissent, les tilleuls sont des arbres communs dans nos villages. L’arbre de Macon est du genre Tillia platyphylos, le tilleul à grandes feuilles, espèce traditionnelle des régions tempérées d’Europe. Ces arbres, auxquels les Celtes accordaient déjà des vertus magiques, sont considérés comme sacrés par la religion chrétienne. Ce caractère vénérable est dû à l’odeur de leurs fleurs. Depuis le Moyen Âge, ils sont souvent plantés à côté d’un lieu de culte ou d’un témoignage de la ferveur populaire, comme c’est le cas ici avec l’église Saint-Jean-Baptiste.
Classement comme site le 16 septembre 1942
Inscrit sur la liste du patrimoine exceptionnel de Wallonie