Érigée entre 1741 et 1744, la maison Gossuart est un remarquable exemple de demeure canoniale du 18e siècle conservé en Wallonie. L’accès à l’ensemble depuis la rue se fait par un superbe portail monumental caractérisé par son fronton baroque gravé du monogramme du commanditaire, la chanoine Gossuart et de motifs en rocaille. Dans la cour, à gauche, se place le logis, constitué de deux volumes de hauteur différent ;  celui de gauche est plus ancien. Érigé en briques et calcaire, il est orné d’une grande dalle armoriée, située entre les travées des niveaux principaux. Installée dans un encadrement de rocaille, elle porte la devise du propriétaire « Quid non cogit amor » (pourquoi ne pas forcer l’amour) et d’une inscription datée de 1744 rappelant les fonctions de chanoine du commanditaire. À l’intérieur a été préservée une exceptionnelle décoration de style rocaille comprenant au rez-de-chaussée une salle à manger avec buffet encastré, des lambris, une cheminée de marbre avec un dessus peint et un escalier à trois volées. On y trouve également un salon lambrissé, orné d’une cheminée de marbre surmontée d’une composition florale de 1743, œuvre de Jean-Georges-Christian Coclers, peintre au service du prince-évêque de Liège. Ce dernier a également réalisé les peintures du plafond évoquant les quatre saisons. À l’étage, la chambre du chanoine est, elle aussi, exceptionnelle : ce superbe ensemble entièrement lambrissé et sculpté avec panneaux peints témoigne du raffinement des décors intérieurs du 18e siècle.


Classement comme monument le 13 mai 1942
 

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine