Autrefois propriété de l’abbaye du Val-Saint-Lambert, la Cense dite de Monfort se situe de nos jours le long de l’artère principale d’Ans. Le mot « cense » renvoie à un terme proprement wallon désignant une ferme dont le tenancier entretenait avec le seigneur, ici l’abbé du Val-Saint-Lambert, un rapport de droit privé symbolisé par une redevance, le cens, qui le distinguait des autres paysans. La ferme se présente sous la forme d’un vaste quadrilatère érigé dans le second quart du 17e siècle, avant d’être agrandi au 18e et remanié au 19e siècle. L’ensemble s’articule autour d’une cour pavée accessible par un portail dont la clé est ornée des armoiries de Michel Taxilis, abbé du Val-Saint-Lambert sous l’abbatiat duquel fut reconstruite la ferme. À gauche du portail, dans la cour, se trouvait le logis du censier (le fermier). Formant un L à l’angle de la cour, il est composé de briques et calcaire comme le reste des bâtiments. À droite, les parties plus imposantes abritaient les granges sous un fenil ; on y trouve notamment une porte charretière. Le reste des édifices abritait des étables. Au fond à gauche, l’angle nord-ouest est percé d’une porte précédée d’un perron de quatre marches, ornée des armoiries d’un autre abbé du Val-Saint-Lambert, Robert Lerond, décédé en 1689. Rare témoin du passé agricole ansois, la ferme a été rachetée par la commune et rénovée au début des années 2000. Elle abrite de nos jours des logements sociaux, des bureaux, une bibliothèque et le musée des véhicules de secours miniatures.
Classement comme monument le 28 janvier 2002
