La seigneurie de Villers-l’Évêque est liée à la mense épiscopale depuis le 10e siècle. Au début du 13e siècle, le prince-évêque Hugues de Pierrepont en acquiert l’avouerie et la seigneurie reste propriété du prince jusqu’en 1784, lorsque François-Charles de Velbrück décide de la céder en engagère. Sur les terres principautaires, le perron est un organe de publicité municipale et un symbole de la liberté communale. Il participe à la promulgation des lois, des édits et des règlements. À ses pieds ou à proximité, les échevins jugent les contrevenants, font connaître leurs sentences et appliquent les châtiments. En plus d’un symbole de liberté, il est aussi un instrument et un témoin de l’application de la justice. C’est également à son pied que se tenaient les plaids généraux, une juridiction locale. Le perron de Villers-l’Évêque porte les armoiries du prince-évêque Charles-Nicolas d’Oultremont (1763-1771). Situé au centre du village, il date de 1765 et se présente sous la forme d’une colonne frappée des armoiries et sommée d’une pomme de pin puis d’une croix. Il a remplacé un perron plus ancien, déplacé au fil des ans et institué à nouveau sur ordre de Charles-Nicolas d’Oultremont. Disparu après la Révolution, il fut retrouvé en 1930 par le doyen du village et replacé à son emplacement initial en 1975 comme l’indique la phrase latine gravée sur le socle.


Classement comme monument le 15 octobre 1937
 

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine