Légèrement désaxée vers le sud, cette belle église romane et gothique précoce a été bâtie entièrement en moellons de Grandglise (Belœil). Vouée à Tous-les-Saints depuis 1470, nous n’en connaissons pas la dédicace primitive. Ses parties anciennes semblent s’échelonner de la fin du XIe jusqu’au XVIIe siècle, époque probable d’édification de la flèche. Son plan est composé d’une haute nef de six travées sous bâtière, flanquée de bas-côtés, d’un remarquable transept peu saillant et d’un long chœur de quatre travées avec bas-côtés et absides semi-circulaires. L’accent est porté à la croisée, selon l’usage dans l’architecture du groupe scaldien ou tournaisien, par une tour de plan barlong fortement rehaussée à l’époque gothique. Quasi aveugle jusqu’au niveau des ouïes, elle est surmontée d’une belle flèche baroque à bulbe reposant sur une base octogonale en cloche, cantonnée de quatre petits clochetons pyramidaux. L’actuelle apparence d’équilibre et d’homogénéité du sanctuaire a été accrue par des transformations entreprises entre 1876 et 1891. Une autre campagne, menée de 1953 à 1963, a permis de rendre à la nef centrale et au transept leur authenticité d’aspect. À l’intérieur, de belles colonnes en grès blond et pierre bleue de Tournai sont contemporaines de la reprise de la nef en style gothique tournaisien dans la première moitié du XIIIe siècle. Parmi les œuvres d’art présentes, on notera un confessionnal Renaissance (1600), une niche centrale gothique avec statuettes (1490), de nombreuses peintures et sculptures. L’église est entourée d’un ancien cimetière qui compte plusieurs dalles funéraires en pierre des XVIIIe et XIXe siècles, encastrées dans les murs extérieurs du sanctuaire.
Classement comme monument (église) et comme site (cimetière) le 1er juin 1948