Charmante autant qu’atypique, la station de Cerfontaine est une des rares gares wallonnes à bénéficier d’une mesure de classement. Le bâtiment actuel a succédé à une construction néoclassique qui était érigée au bord des voies de chemin de fer. L’augmentation du trafic ferroviaire entraîne, en 1912, la mise à double voie de la ligne Charleroi-Vireux et la suppression de passages à niveaux jugés dangereux. C’est l’occasion de grands travaux qui voient le percement d’une tranchée dans laquelle sont installés les rails et de la construction d’un pont au-dessus duquel est construite une nouvelle gare. La station, son pourtour élégamment protégé par une grille et ses escaliers d’accès sont bâtis dès 1913 mais, Première Guerre mondiale oblige, ne sera inaugurée qu’en 1920. L’édifice en briques rouges, de style éclectique, est une variante du type « État belge » (un des modèles architecturaux des gares de l’époque) et a été bâti selon les plans de l’architecte Léon Pèche. La façade principale, perpendiculaire aux voies, est composée de six travées éclairées par des baies à arc en plein cintre. La façade arrière est bordée d’une passerelle qui court sur toute sa longueur. Des culots engagés dans les pilastres laissent supposer l’existence antérieure d’une verrière à charpente métallique abritant la passerelle. Les soubassements, les escaliers d’accès aux quais, les murs de soutènement et la voûte qui supportent le pont sont en moellons de marbre taillés. La création du barrage de l’Eau d’Heure et ses travaux titanesques sonnent la fin de la ligne ferroviaire desservant Cerfontaine. Une portion de celle-ci se trouve en effet submergée. Le dernier train de voyageurs passe sous la gare le 30 août 1970. Les rails sont supprimés et une route asphaltée est créée dans l’ancienne tranchée des voies. Désaffectée, la gare abrite depuis 1973 un musée de la vie régionale.

Classement comme monument le 3 janvier 1992

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine