Située à environ 2 km au sud-est du village de Senzeilles, la carrière de marbre rouge de Beauchâteau a été probablement exploitée à partir du XVIIe siècle. Elle appartient à un riche gisement localisé sur le dernier massif calcaire avant la dépression de la Fagne. Les schistes du pourtour du récif sont très riches en colonies coralliennes qui ont ici une belle couleur rougeâtre ou verdâtre. Ces récifs coralliens sont des accumulations d’organismes qui, à Beauchâteau, se présentent sous la forme d’un dôme. Ce dernier offre une variété de structures et de couleurs qui correspondent à la construction du récif. On retrouve du marbre de Beauchâteau au château de Versailles. L’exploitation s’est faite à flanc de coteau, d’où la silhouette particulière de Beauchâteau. Au XIXe siècle, cette activité d’extraction a pris de l’importance notamment grâce à l’utilisation de nouvelles méthodes d’extraction. En 1874, le fil hélicoïdal est utilisé à la carrière de Beauchâteau. Il s’agit alors d’une première en Belgique. L’usage du fil hélicoïdal s’est ensuite répandu dans toute la Belgique ainsi que l’utilisation des machines à vapeur pour les eaux d’exhaure. Reconstruit en 1930, le bâtiment qui abritait la machine à vapeur subsiste de nos jours. L’exploitation de la carrière a cessé en 1950. À la différence de la majorité des carrières de marbre de l’Entre-Sambre-et-Meuse, l’exploitation s’est faite à flanc de coteau d’où la silhouette particulière de Beauchâteau. Outre son intérêt patrimonial évident, la carrière est également répertoriée parmi les sites de grand intérêt biologique wallons.

Classement comme site le 12 août 1992

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine