Isolée au sud de la ville, dans un site de pâturages, la chapelle Saint-Jean-Baptiste est également appelée chapelle des Hospitaliers. Située au bout d’une allée de jeunes tilleuls, elle est l’un des plus anciens édifices religieux de la région. Cet harmonieux oratoire de style roman a en effet été érigé vers 1160-1170 à l’initiative d’Ève de Chièvres, fille du seigneur local. Il s’agissait d’une faveur faite à l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem, qui deviendra par la suite l’Ordre de Malte. Fondé dans le sillage de la première croisade à la fin du 11e siècle, cet ordre est d’abord hospitalier mais tend à se militariser dans le courant du 12e siècle. Le don financier destiné à fonder cette chapelle relève toutefois d’une époque où l’ordre mettait encore l’accent sur le caractère caritatif de ses activités. Dans la seconde moitié du 12e siècle, les nobles de nos régions sont très attentifs au sort de Jérusalem et encouragent la fondation sur leurs terres de maisons et chapelles qui pourraient servir de relais logistique aux chevaliers combattant en terre sainte. L’édifice est une spacieuse bâtisse construite en moellons de calcaire. Il est composé d’une nef unique et terminé par un chœur aux proportions presque identiques. L’intérieur se présente ainsi sous la forme de deux salles rectangulaires, plus longues que larges. Cette disposition indique que l’édifice servait à abriter les hôtes et les malades (la nef), tout en comportant un espace liturgique (le chœur).
Classement comme monument le 1er juin 1945