La ladrerie maladrerie ou encore léproserie de Chièvres se situe tout naturellement à l’écart du centre historique. Cette implantation caractéristique du Moyen Âge permettait aux hospices et hôpitaux d’accueillir les voyageurs, les pèlerins, mais surtout les pauvres et les malades, en dehors des limites du bourg. Cette ladrerie doit son existence à Ève de Chièvres, fille de Widon de Chièvres, seigneur des lieux et pair du comté de Hainaut. La fondation de cet ensemble remonte aux années 1170-1180. Elle témoigne du développement de l’agglomération et de la volonté du clan seigneurial de doter la ville d’établissements pieux. Ève est, en effet, à l’origine également de la fondation de la chapelle Saint-Jean-Baptiste. Typique de ce genre d’établissement de bienfaisance et de soins, la ladrerie relève aujourd’hui du centre public d’action sociale, héritier des établissements de charité d’antan. Dans son état actuel, l’ensemble se compose encore d’un lieu de culte et d’une ferme. La chapelle, seul élément classé, se compose d’une nef unique rectangulaire sur laquelle vient se greffer un chœur à chevet pentagonal. Le bâtiment le plus ancien est la nef de style roman, contemporaine de la fondation de l’hospice au 12e siècle. Le chœur est quelque peu postérieur et a été érigé vers 1200. À l’intérieur se retrouve toute la sobriété de l’architecture romane. Il s’agit d’un des plus beaux bâtiments de cette époque conservés en Belgique.

Classement comme monument le 30 juin 1953
 

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine