À la pointe d’un éperon rocheux bordé à l’ouest et au nord par l’Eau blanche, se trouve le château des princes de Chimay, siège du pouvoir seigneurial depuis près de mille ans. Le début de ce 21e siècle aura été déterminant pour éclairer l’histoire tumultueuse de ce château surtout connu de nos jours pour son petit théâtre à l’italienne construit au 19e siècle par un architecte français. Suite à des travaux de rénovation, quatre campagnes de fouilles, menées entre 2004 et 2007 par le Service public de Wallonie et une équipe du Centre de recherches archéologiques de l’université libre de Bruxelles dans le jardin du château, ont permis la mise au jour de la structure d’une ancienne collégiale, des restes d’une petite chapelle ainsi que de l’assise du château médiéval. Il apparaît donc que l’édifice actuel fut érigé sur les vestiges d’une forteresse en moellons de calcaire, de plan trapézoïdal, qui comprenait notamment un donjon dont l’existence au 12e siècle est aujourd’hui attestée. L’assiette de cette forteresse médiévale et moderne épouse le rocher et soutient une terrasse sise derrière les ailes subsistantes. Ce château fut assailli et brûlé à plusieurs reprises. Ses derniers bâtiments, remaniés en style néogothique vers 1856, ont été ravagés par un incendie en 1935 et largement reconstruits par l’architecte Raymond Pelgrims de Bigard dans un style dit Renaissance « Henri IV ». Le château affiche aujourd’hui deux niveaux, dont le parement du premier date encore du 18e ou du 19e siècle. Les fenêtres y ont été remaniées en 1935-1936, sur le modèle des percements d’origine. Au second étage subsistent dix fenêtres à croisée du 17e siècle. La toiture percée de lucarnes est quant à elle une réalisation due à Pelgrims de Bigard.
Classement comme monument, comme site et comme site archéologique le 8 mars 2004