Au Moyen Âge, la terre de Trazegnies se situait à la jonction de quatre territoires politiques : le comté de Namur, le duché de Brabant, la principauté de Liège et le comté de Hainaut. Ses propriétaires étaient à la fois pairs (nobles) de Hainaut et sénéchaux (officiers) des princes-évêques. C’est dans le cartulaire de l’abbaye de Floreffe, en 1155, qu’on trouve la première mention du château. Mais le plus ancien témoin encore visible du site bâti est une cave romane du XIe siècle préservée dans l’angle nord-est. En 1554, lors des guerres franco-espagnoles, le roi de France Henri II saccagea et incendia tout le domaine. Une reconstruction totale fut entreprise dans la deuxième moitié du XVIe siècle en conservant quelques éléments anciens, dont la partie basse du châtelet d’entrée du XIIIe siècle. La seigneurie fut érigée en marquisat en 1614. Charles II, premier marquis de Trazegnies, fit édifier le beau corps de logis de style Louis XIII, toujours visible de nos jours. Très homogène, il est édifié en briques et pierre calcaire. Sa façade sur cour est rehaussée d’un décor baroque.
Abandonné, l’édifice tombait en ruine à l’issue de la Grande Guerre. En 1926, il fut question de le démolir. Sous l’impulsion de l’architecte Marcel Simon fut fondée l’association « Les Amis du château de Trazegnies ». Depuis des dizaines d’années, elle s’attelle à la restauration. Le corps de logis fut rénové au milieu du siècle dernier et la tour d’angle nord-ouest fut redressée. Des travaux suivirent entre 1972 et 2004. Ils s’attaquèrent au châtelet d’entrée, à la chapelle Saint-Laurent et à quelques salles. Aujourd’hui, le château héberge le musée Vie et travail de nos aïeux, une collection de 3 000 outils des XIXe et XXe siècles. Ses salons sont ornés de meubles Louis XV et Louis XVI, d’une collection de porcelaines de Tournai, d’argenteries et de pièces chinoises.
Classement comme monument le 14 janvier 1950
Extension de classement (vestiges de la porte charretière) le 30 mars 1962
Classement comme site le 3 août 1956
