L’abondance de minerai de fer, de forêts et de cours d’eau dans la région de Couvin a très tôt permis l’installation d’activités métallurgiques. Les forges se développent de manière aléatoire aux 16e et 17e siècles. En 1737, la famille Desandruin pratique pour la première fois la concentration industrielle en louant plusieurs forges. On lui doit notamment l’essor des usines Saint-Roch. Ces forges sont rapidement prospères, particulièrement entre 1765 et 1785. En 1795, le site devient une fonderie de canons. L’annexion à la France la même année, et les guerres menées par Napoléon, lui sont propices. Le site abrite ensuite un haut-fourneau entre 1826 et 1833. La concurrence anglaise et la perte du marché de la marine royale hollandaise auront toutefois raison de l’entreprise et précipiteront la faillite. En 1837, le site est vendu et l’exploitation cesse définitivement. Les témoins de cette activité industrielle disparue se situent aujourd’hui au centre d’un parc très étendu. Il s’agit d’un complexe de bâtiments érigés en moellons de calcaire chaulés aux 18e, 19e et 20e siècles. Le château Saint-Roch, daté de 1739, est une imposante construction classique de deux niveaux. En face, se trouve un ancien monte-charge. Derrière les bâtiments, un vaste étang de retenue rappelle, lui aussi, la fonction industrielle d’antan. On y aperçoit un remarquable pont-barrage de la première moitié du 19e siècle, qui réglait jadis le niveau de l’Eau Noire. À l’ouest des bâtiments industriels, prend place l’ancienne ferme Saint-Roch, datée de la première moitié du 18e siècle.


Classements comme monument et comme site le 4 décembre 1989
 

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