Cette belle petite église se dresse sur une butte entourée de hauts murs en calcaire qui protègent le cimetière du village. Celui-ci était autrefois fortifié par des tours d’angle, probablement du XVIe siècle. L’église est un intéressant édifice classique daté de 1770 dont l’orientation est inversée, le chœur se trouvant à l’ouest. Au niveau du chevet, la tour d’un sanctuaire plus ancien, érigé vers 1720, a été conservée. L’édifice pourrait être attribué à l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, prolifique bâtisseur dans le Namurois au XVIIIe siècle. L’église se compose d’une nef bâtie en moellons assisés sur quatre travées éclairées par des fenêtres à linteau bombé et d’un chevet arrondi éclairé par deux fenêtres latérales de même type. Un emmarchement rénové au XIXe ou au XXe siècle mène à une remarquable façade d’ordonnance classique. Cantonnée par deux pilastres à refends, elle est percée d’un portail en plein cintre frappé d’une clé millésimée 1770 et d’impostes moulurées. Il est encadré de pilastres de style Louis XVI sous un fronton triangulaire sur lequel se trouvent les armes des Arenberg. Au-dessus, une imposante baie en plein cintre interrompt la corniche qui se prolonge tout le long de la nef. Au sommet, un beau pignon courbe évoquant un fronton est cantonné d’ailerons et est percé en son centre d’un oculus. Au chevet, la tour harpée aux angles est marquée à mi-hauteur par un cordon-larmier. Elle est surmontée d’une belle flèche d’ardoises effilée et bulbeuse et est ornée d’une horloge en fer forgé datée de 1784. À l’intérieur, des voûtes en voiles sont décorées de stucs millésimés 1771. Le maître-autel, de style Louis XIV bien que du XVIIIe siècle, est orné d’une toile datée de 1659 et représentant le miracle de saint Éloi. La table d’autel est, elle aussi, flanquée des armoiries de la famille d’Arenberg. Ces derniers détenaient, sous l’Ancien Régime, la seigneurie de Hierges (aujourd’hui en France), dont Gimnée était un des huit villages.

Classement comme monument et comme site le 2 décembre 1959

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine