La première muraille bâtie autour d’Enghien date du début du 14e siècle. Précédemment, la ville était fortifiée par divers ouvrages tels que des haies d’épines, murets, barbacanes, barrières, etc. À cette époque, les fortifications comprennent aussi des fossés sur tout le pourtour. La consultation des archives et des comptes communaux a permis d’attester que l’entretien de ces fossés et des viviers qu’il faut curer, la maintenance des portes et murailles qu’il faut réparer, constituent une charge financière considérable, voire difficilement supportable. En 1539, on déplore déjà que portes, tours et murailles tombent en ruine. En 1670, les remparts sont « dévalisés, ruinés, rompus et mis en sombre état ». Le plan d’Enghien établi au milieu du 16e siècle montre que l’espace intra-muros est accessible par cinq portes et deux poternes (portes secrètes d’une muraille). Trois portes principales étaient munies d’un pont-levis qui enjambait les fossés : les portes d’Hoves, d’Hérinnes et de Bruxelles. C’est là que le droit de tonlieu était perçu sur de multiples marchandises. Chacune de ces portes avait son portier attitré et rémunéré par le Magistrat auquel il empruntait, le matin, et rapportait, le soir, les clefs. Dès le début du 18e siècle, les matériaux des ouvrages défensifs sont récupérés par la population pour diverses constructions. Il faudra attendre la fin du 19e siècle pour qu’Enghien s’étende au-delà de ses anciennes fortifications. Hormis quelques traces dans la toponymie, seuls quelques vestiges sont encore visibles aujourd’hui.


Classement comme monument le 2 juin 1982
 

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine