Bercée par la Révolution industrielle et située dans une région fortement marquée par l’industrie, la commune d’Engis compte encore plusieurs bâtiments anciens. C’est le cas de cette belle habitation datant du milieu du XVIIIe siècle, dont la façade principale se trouve à l’opposé de la rue. Précédée d’un beau parc boisé, celle-ci se dresse sur un soubassement en moyen appareil de calcaire. Elle affiche deux niveaux de cinq travées séparées par un bandeau saillant, en briques enduites et calcaire. Elle est percée de baies à linteau bombé et protégée par une bâtière interrompue par trois lucarnes et piquée d’un épi sur chaque versant. La façade arrière, aujourd’hui située du côté de la voirie, présente deux niveaux et demi de cinq travées, en briques et calcaire peints. Les fenêtres, jadis à croisée, affichent aujourd’hui des piédroits monolithes. À l’ouest de ce bâtiment se dresse une annexe plus basse, de deux niveaux, probablement plus ancienne. Sans doute érigée au XVIe siècle, elle a été remaniée et agrandie au moment de la construction de l’habitation principale. Sur la cour, on aperçoit une entrée charretière à linteau droit tandis que, côté jardin, le portail est en anse de panier. À l’intérieur, le logis a conservé des éléments de décor du XVIIIe siècle, également concernés par la mesure de classement. On trouve un salon décoré de stucs au rez-de-chaussée, une cage d’escalier, des portes et châssis à petit-bois à l’arrière, ainsi qu’une cheminée en grès. Il s’agit d’une propriété privée qui ne se visite pas.
Classement comme monument (logis, décors intérieurs et annexe) et comme site le 11 septembre 1990