Ancien siège d’une seigneurie tenue par les Barbençon, pairs du Hainaut, la terre de Solre-sur-Sambre connut une histoire mouvementée à la fin du Moyen Âge. Accusé d’avoir comploté contre Philippe le Bon, le seigneur fut condamné et exécuté en 1480. Sa terre fut confisquée par le duc de Bourgogne et rachetée par son chambellan Antoine de Croÿ. Le château fort de Solre-sur-Sambre est situé en contrebas du village actuel, dans une plaine marécageuse irriguée par la Thure. La forteresse fut érigée dans le but de protéger le comté face à une enclave de la principauté de Liège et est encore de nos jours un des rares témoins conservés de l’architecture militaire de l’ancien comté de Hainaut. Les travaux se poursuivirent et furent achevés en 1486 par le nouveau seigneur de Solre, Jean Carondelet, grand chancelier de l’empereur Maximilien Ier.
Bien que remanié par la suite, le plan de la forteresse reste cohérent : le donjon-porche du XIIIe siècle en constitue le point de départ et se dressait seul à l’origine au bord de la rivière. Au XIVe siècle, suivant le tracé de l’ancienne basse-cour, une enceinte de 48 m sur 43, épaulée par quatre tours d’angles, vient renforcer la défense du château. L’ensemble est entouré d’un fossé, toujours inondé par la Thure actuellement. Le donjon se voit alors intégré dans le circuit défensif, au même titre que les autres tours de l’édifice. Toutes sont reliées par des courtines crénelées et hourdées reposant sur des arcades en plein cintre dont certaines sont conservées à l’ouest. Au même moment, un nouveau logis seigneurial fut aménagé et une chapelle castrale, aujourd’hui disparue, fut édifiée. À l’Époque moderne, le confort de la bâtisse prima sur son rôle défensif, les frontières des États médiévaux ayant depuis longtemps été redessinées. Le bel étage du donjon fut transformé en salon d’apparat, l’aile frontale ouverte sur l’extérieur.
Classement comme monument le 22 février 1951