Située un peu à l’écart du village, à la limite des cultures, la chapelle Saint-Sulpice est un édifice exceptionnel de style roman, érigé à la fin du XIe siècle et transformé au XVIIIe siècle. À partir de 1034, l’abbaye Saint-Laurent de Liège possède des terres à Aineffe ainsi que les droits sur l’église. Elle les cède à l’abbaye de Saint-Jacques en 1092. C’est à cette période qu’est bâti un sanctuaire en appareil irrégulier de moellons de grès et de calcaire. De cette époque lointaine, la chapelle a conservé son imposante tour trapue, son chevet rectangulaire et le haut soubassement de sa nef. Cette dernière a été agrandie en briques en 1744, et le chœur a été allongé pour former une abside. L’intérieur a été décoré de stucs en 1789. La tour occidentale carrée, légèrement talutée et dépourvue d’entrée, compte trois niveaux. Sur les faces nord et sud, la présence d’archères nous rappelle qu’au Moyen Âge, les tours d’église servaient également de refuge à la population et de tours de défense. Elle est surmontée d’une flèche octogonale, percée de trois ouvertures carrées reposant sur un pavillon d’ardoises. Au rez-de-chaussée de la tour, on trouve une remarquable voûte d’arêtes en moellons de grès et de calcaire. Le chœur roman, taluté et à chevet plat, a été modernisé en style gothique au XVIe siècle. De sa phase la plus ancienne, il a conservé, sur la façade nord, des bandes lombardes, des lanières verticales en faible relief typiques de l’art roman. L’importance historique, artistique et architecturale de la chapelle d’Aineffe en fait un des tous premiers édifices classés en Belgique.

Classement comme monument le 1er août 1933

  • Source: AWaP