Cet oratoire a été fondé vers 1002 par le seigneur du lieu, Arnould Ier de Rumigny. Il est transformé en collégiale et agrandi vers 1026 par Wery, abbé de Saint-Jean. Devancé par une tour d’allure baroque, ce sobre édifice classique a été reconstruit en 1754-1756 sur les plans de l’architecte Jean-Baptiste Chermanne, au départ de la vieille bâtisse romane qui ne transparaît plus à l’extérieur. En revanche, à l’intérieur, l’édifice du début du XIe siècle se trahit par le rythme des cinq premières arcades en plein cintre de la nef centrale qui retombaient sur des piliers carrés. Sous les combles, les fenêtres hautes ont été partiellement remaniées au XVIe siècle, mais sont toujours encadrées d’arcades aveugles sur lésènes. La tour a été largement retouchée en 1595 et une flèche baroque a été ajoutée probablement en 1665 ; elle est surmontée d’une croix en fer forgé et d’un coq. Élevé en calcaire, l’édifice classique est composé aujourd’hui de trois nefs de sept travées, sous d’amples toitures d’ardoises et d’un chœur de deux travées devant l’abside semi-circulaire. À l’intérieur, la nef centrale est caractérisée par une différence de rythme entre les cinq premières travées, d’époque romane, et les deux suivantes, du XVIIIe siècle, plus larges et délimitées par des piliers oblongs. Le mobilier de la collégiale comprend quelques très beaux éléments dont un maître-autel à tabernacle et un autel latéral nord du XVIIIe siècle, un autel latéral sud avec une toile de l’Échelle du Salut, datée de 1647, des stalles des XVIIIe et XIXe siècles et un bel aigle-lutrin en bois du XVIIIe siècle. L’église abrite également de nombreuses sculptures des XVIIe et XVIIIe siècles ainsi qu’un calvaire en bois polychrome du XVe siècle et une Vierge à l’Enfant, sculptée vers 1500, des fonts baptismaux en pierre bleue du XVIIe siècle et une série de pierres tombales depuis l’époque gothique jusqu’au XVIIIe siècle. L’ancien orgue datant de 1732, réalisé par Jacques Genard de Charleroi, est toujours visible au jubé. Un nouvel orgue, réalisé par la facture Thomas Ster de Francorchamps, a été placé en 2002 sous la seconde arcade.

Classement comme monument le 8 novembre 1977

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine