Le village de Hanzinne fait la part belle aux traditions. Il était autrefois empreint d’une importante ferveur populaire comme en témoigne la présence de huit chapelles. Parmi celles-ci, la chapelle Saint-Oger se trouve à l’écart du village, sur une éminence couronnée de tilleuls. Pouvant mesurer jusqu’à 25 m, les tilleuls sont des arbres fréquents dans nos régions, et plus largement en Europe. Ils apportent ici une valeur esthétique non négligeable, notamment au cours de leur floraison. Souvent placés sur les places publiques et le long des avenues pour leur port et l’ombrage qu’ils fournissent, les tilleuls sont des arbres communs dans nos villages. Ces arbres, auxquels les Celtes accordaient déjà des vertus magiques, sont considérés comme sacrés par la religion chrétienne. Ce caractère vénérable est dû à l’odeur de leurs fleurs. Depuis le Moyen Âge, ils sont souvent plantés à côté d’un lieu de culte ou d’un témoignage de la ferveur populaire, comme c’est le cas ici. Au milieu de ces arbres, l’intéressante chapelle d’allure baroque est dédiée à saint Oger. La vie de ce personnage est assez floue. Contemporain de sainte Rolende de Gerpinnes, ce chevalier aurait été administrateur du Brabant et du Hainaut aux alentours de 800 et aurait été nommé à ce poste par Charlemagne. On dit également qu’il se serait converti au christianisme et aurait embrassé la vie monastique. Les sources manquent toutefois pour avoir une certitude. Il n’empêche que ses ossements sont conservés dans une châsse à Hanzinne, ouverte pour la dernière fois en 2000. La chapelle qui porte son nom a été bâtie en moellons de calcaire chaulés sur une base goudronnée. Elle est terminée par un chevet à trois pans. Sous la toiture d’ardoises apparaît une frise dentée tandis que l’on devine de grosses chaînes d’angle sous le badigeon blanc. En façade, derrière un pavage, se place une belle porte harpée en plein cintre, à bossages et frappée d’une clé ornée du blason du curé Gilles Libotton (†1648). Dans le pignon, une niche calcaire sous fronton triangulaire est posée sur une dalle précisant que l’édifice a été bâti à l’initiative du doyen de la paroisse en 1642.
Classement comme monument et comme site le 12 décembre 1997