Un peu isolé à l’est du village, entouré de prairies, ce vaste ensemble en quadrilatère, d’allure fortifiée en moellons de calcaire, date du début du 18e siècle. La construction menée progressivement, probablement à partir de l’ancien logis et des deux tours carrées, a été ensuite agrandie vers l’est au 19e siècle, lors de l’érection de la grange. Au sud ouest, les tours carrées cantonnant l’aile d’entrée sont coiffées de pavillons d’ardoises à coyau et aigrette. Les maçonneries harpées aux angles, sont pratiquement aveugles vers l’extérieur, hormis quelques arquebusières. La cour, accessible en franchissant le portail en plein cintre encadré de harpes saillantes simulant une feuillure, est bordée d’une aile abritant jadis le fournil, la laiterie et peut-être déjà des étables. Au nord-ouest, l’important logis est couvert d’une bâtière d’ardoises à croupettes. La construction disposée en double corps est desservie par un ample escalier Louis XIV au départ sculpté. Au centre, une porte d’esprit Louis XIV dont le linteau est appareillé en plate-bande sur des montants harpés. Le logis comporte deux hauts niveaux sur caves, éclairés par trois travées espacées de grandes fenêtres aux montants harpés, dont les linteaux et appuis sont réalisés en plusieurs pierres. La façade arrière est complètement aveugle. Il y subsiste à l’étage les vestiges d’une latrine en encorbellement. À côté du logis principal, une habitation plus modeste et moins haute est bâtie peu de temps après dans le même esprit. En face de l’entrée, une grange du 19e siècle est desservie par un portail harpé en anse de panier.
Classement comme monument le 27 février 1990