Dans un beau parc situé sur la rive droite de l’Eau d’Heure, le superbe château de Ham-sur-Heure est une imposante bâtisse dont les deux ailes, disposées en équerre, sont les témoins de plusieurs campagnes de construction étalées entre le XVe et le XIXe siècle. Mentionnée pour la première fois en 1245, la seigneurie appartenait à la principauté de Liège et fut relevée par diverses familles tout au long de l’Ancien Régime. De 1487 à 1941, elle fut la possession des princes de Merode qui façonnèrent l’architecture du château. Propriété de l’ancienne commune de Ham-sur-Heure depuis 1952, le château abrite actuellement l’administration communale. On ignore sa physionomie primitive qui fut lourdement ruinée en 1667 puis en 1689 par les troupes du roi de France Louis XIV. Une grande campagne de reconstruction débute dans la première moitié du XVIIIe siècle. Entre 1898 et 1910, des travaux de restauration sont entrepris sous la direction de Pierre Langerock. Désireux de donner à l’ensemble une apparence de tradition gothique, celui-ci reconstruit en pierre bleue l’étage des façades donnant sur la cour, imagine un nouveau corps d’entrée trapézoïdal entre les deux ailes, détruit l’extrémité classique de l’aile orientale pour la remplacer par un pavillon néogothique et exhausse les deux tours rondes de la façade sud. Il fait aussi réapparaître une tourelle d’escalier du XVIe siècle, à l’angle intérieur des façades sud et ouest, en la réparant avec des pierres de taille et des moellons. Enfin, il transforme les percements de la toiture, multiplie les gradins, pinacles et lucarnes. La tour carrée placée au sud-ouest, faisant saillie à gauche de la façade méridionale, a probablement été bâtie au début du XVe siècle. Elle constitue ainsi un des vestiges du château construit avant les destructions françaises. L’aile sud, aménagée au XVIe siècle contre cette tour, est percée de fenêtres à croisée. Sa façade donnant vers la vallée a conservé son allure de forteresse. Vient ensuite l’aile orientale, remontant en majeure partie au XVIe siècle et dont le rez-de-chaussée présente huit arcades gothiques en anse de panier à colonnes hennuyères qui, à l’origine, délimitaient une galerie.
Classement comme monument le 5 mars 1936