Niché dans le bois d’Angre à Roisin, le caillou qui bique attise la curiosité pour plusieurs raisons. La première, c’est que cette grosse pierre serait l’œuvre du diable ! Satan n’aurait pas supporté que saint Remacle construise l’abbaye de Stavelot. Pour empêcher l’inauguration, il partit des Pyrénées, un énorme rocher sur le dos, dans le but de le lancer sur l’église. Mais en chemin, il rencontra un pauvre homme qui lui dit que la route est encore longue... Découragé et furieux de ne pouvoir arriver à temps pour gâcher les festivités, le diable lâcha par colère son rocher qui s’enfonça dans le sol... Ce rocher, qui semble tenir en équilibre depuis la nuit des temps, serait donc le caillou qui bique ! Au-delà de la légende qui prête à sourire, le site vaut surtout le détour pour son cadre exceptionnel. Arrosé par la Grande Honnelle, il trône dans un univers de sous-bois tout en relief. Lorsque l’on sillonne le bois d’Angre, aux abords du fameux caillou, on comprend mieux pourquoi le grand poète belge Émile Verhaeren aimait y flâner. Comme tout promeneur, l’artiste s’est peut-être demandé depuis combien de temps, la roche tenait ainsi en équilibre. Du haut de ses 25 mètres, ce poudingue (sédiment de roches dures) scrute du coin de l’œil les curieux depuis 370 millions d’années. Pour les amoureux de géologie, la roche du caillou qui bique est un exemple de roche sédimentaire clastique, c’est le seul endroit dans la région où une telle forme inhabituelle et si ancienne est exposée pleinement à vue !

Classement comme site le 30 novembre 1960

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine