Parmi les monuments les plus rares du patrimoine wallon figure en première place le pilori. Celui-ci servait à exposer les condamnés en public. Sous l’Ancien Régime, il s’agissait d’une peine infamante, plus grave que le blâme et l’amende honorable. Ces piloris pouvaient prendre diverses formes, du simple poteau de bois à la colonne de pierre. Ériger un pilori était un droit qui permettait au seigneur de signifier qu’il avait droit de justice sur ce territoire. Autrefois dressé à la limite du village, à l’emplacement actuel de la chapelle Notre-Dame des Sept Douleurs, le pilori a été déplacé plusieurs fois avant 1992, année où il a été installé sous les deux arbres de la Liberté plantés à proximité de l’église. D’allure gothique, il remonte probablement à la fin du Moyen âge ou au XVIe siècle. À cette époque, Grandmetz constituait une terre franche du comté de Flandre, enclavée dans les terres du comté de Hainaut. Une terre franche était un territoire libéré de certaines servitudes comme des charges ou des taxes. La seigneurie de Grandmetz comprenait une haute maison édifiée sur une motte, une basse-cour et une cense. Le seigneur y détenait les droits de justice, comme nous le rappelle encore aujourd’hui le pilori.

Classement comme monument le 30 décembre 1933

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine