La tradition fait remonter une présence religieuse à Leuze-en-Hainaut à l’époque mérovingienne, lorsqu’un monastère bénédictin est fondé par saint Amand au milieu du VIIe siècle. C’est à la fin du IXe siècle qu’est entreprise une vaste campagne de travaux qui contribue à l’essor de la communauté religieuse. Vers 950, le monastère accueille une communauté de chanoines et l’abbatiale devient dès lors une collégiale. Au XIIIe siècle, un nouvel édifice de style gothique est érigé en lieu et place de la collégiale précédente dont on ignore pratiquement tout. Victime des vicissitudes du temps, ce vénérable édifice est la proie de trois incendies successifs qui le ravagent en 1430, 1558 et 1581 et imposent une reconstruction bien salutaire. En 1741, le bâtiment est une fois encore entièrement détruit par un incendie, immédiatement reconstruit et renaît pour de bon. Après l’annexion de nos territoires à la République française en 1795, le chapitre de chanoines est supprimé et la collégiale devient une église paroissiale en 1803. L’ensemble a bénéficié d’une restauration dans les années 1930.

L’édifice actuel date donc de la seconde moitié du XVIIIe siècle et a été érigé en briques sur un plan traditionnel en croix latine. D’emblée, le visiteur est frappé par l’impressionnante tour de façade, haute de 58 m et seule partie de l’édifice classée comme monument. De plan carré, elle est flanquée du blason des Arenberg, dont les membres faisaient partie du chapitre et qui œuvrèrent à la reconstruction du sanctuaire à partir de 1741. La tour en elle-même est d’abord surmontée par une construction polygonale ornée d’horloges et entourée de quatre épis de faîtage sommés de pots à feu. Cette partie est elle-même flanquée d’une flèche bulbeuse surmontée d’un lanternon et d’un clocheton. Derrière la façade se développent les murs de la nef composée d’un vaisseau central de quatre travées et de bas-côtés de cinq travées. Le transept saillant se termine de chaque côté par une abside polygonale.

Classement comme monument le 15 mars 1934

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine