Seule salle classée de l’ancien palais des princes-évêques, la Cour d’Assises est aussi une des plus récentes. De style néogothique, elle a été conçue en 1881 par l’architecte Lambert Noppius à l’occasion de travaux de restauration de l’aile orientale du palais. À son emplacement se trouvaient autrefois deux antichambres aménagées sous le règne de Jean-Théodore de Bavière et faisant partie des appartements princiers sous l’Ancien Régime. La Cour d’Assises est d’un tout autre style et témoigne du courant néomédiéval qui soufflait sur nos contrées à la fin du 19e siècle. La salle est constituée d’une grande nef couverte par une voûte en berceau. Un lambris composé de panneaux sculptés en motifs dits « serviettes plissées », et surmontés d’une frise, donne de la verticalité à l’ensemble. Les boiseries des portes présentent des motifs géométriques, des rosaces et des grappes. Les poignées de porte prennent une forme qui s’inspire des lourds heurtoirs des portes gothique. De part et d’autre de l’allée centrale, deux enclos en fer forgé précèdent les rangées de bancs. Une cheminée monumentale, d’inspiration clairement médiévale également, occupe le fond de la salle. On y retrouve une série d’éléments rappelant les châteaux-forts : linteau crénelé, meurtrières, blasons et arcatures aux décors trilobés. Le foyer est constitué de carreaux de terre cuite frappés du perron liégeois. L’ensemble dégage ainsi une atmosphère austère et solennelle, accentuée par la couleur lie-de-vin des murs et la pénombre qui règne en ce lieu.
Classement comme monument le 22 octobre 1973