Cet intéressant édifice bâti en pierre calcaire est l’héritier de quatre campagnes de construction. De l’église gothique, érigée aux XIIIe et XIVe siècles, probablement avant 1316, subsistent trois travées de la nef centrale. Elles sont caractérisées par leurs supports à chapiteau mosan, exemple le plus occidental de l’aire de dispersion de ce groupe architectural parvenu jusqu’à nous. Vers 1560, une travée est ajoutée à l’ouest, dans le style gothique hennuyer. Vient ensuite une phase de transformation liée à l’érection de la forte tour de façade, datée de 1570, qui nécessita le remaniement des bas-côtés. Une troisième campagne a lieu en 1628 avec la construction d’un chœur de style baroque et, enfin, la dernière phase est réalisée en 1782 avec l’élargissement des collatéraux. Véritable repère dans le paysage, la tour carrée, dépourvue de contreforts comme d’ouïes, est divisée par quatre cordons-larmiers. Elle est percée d’une porte néoclassique, ajoutée en 1839, et flanquée à l’angle sud-est d’une tourelle d’escalier circulaire piquée d’une toiture conique ardoisée. Imposant et trapu, le clocher octogonal est surmonté d’un petit bulbe terminé par une croix. La nef centrale est éclairée par des fenêtres en plein cintre. À l’arrière, le chevet à cinq pans est soutenu par des contreforts et ajouré de deux baies en arc surbaissé. À l’intérieur, la nef est pavée de pierre noire et limitée par deux rangs de cinq colonnes sous des arcs brisés. Les bas-côtés sont, quant à eux, rythmés par quatre colonnes, hennuyères ou mosanes. Le mobilier date principalement des XVIIe et XVIIIe siècles mais on notera la présence de fonts baptismaux et d’un bénitier, tous deux gothiques et datés du XVIe siècle.
Classement comme monument le 15 décembre 1970