Sous l’Ancien Régime, la dîme était un impôt ecclésiastique. Elle correspondait au dixième des récoltes et était due à un seigneur ecclésiastique, une abbaye ou une collégiale par exemple. Afin de conserver les grains récoltés grâce à cet impôt, les religieux avaient l’habitude de faire construire de vastes granges, logiquement dénommées granges aux dîmes ou grange à la dîme. L’édifice conservé à Marilles en est un bel exemple : elle appartenait à la puissante abbaye de la Ramée à Jauchelette. Elle faisait partie d’un complexe agricole, connu depuis le XIXe siècle sous le nom de ferme Germeau mais qui eut divers propriétaires au fil de son histoire. La grange se place au nord de cet ensemble et est est le plus bel exemple subsistant en Brabant wallon de granges à pans-de-bois.
Il s’agit d’une grange en long construite en colombages hourdés de brique, sur soubassement en brique. La façade côté cour est percée d’une porte pietonne et de trois petites fenêtres. Le pignon donnant sur la cour est en partie masqué par le volume d’étable sous fenil qui le jouxte. Il est percé par une porte charretière rectangulaire. Le pignon côté prairie, entièrement visible, est semblable au précédent. Il faut néanmoins préciser que sa partie supérieure est essentée de tuiles galbées rouges. L’espace intérieur de la grange est composé d’un passage charretier entre les deux portes de grange. Celui-ci a conservé une partie de son dallage en pierre d’origine. Deux fermes de charpente à portique, présentant la même structure que les pignons, divisent l’intérieur. La toiture est recouverte de tuiles galbées rouges dont l’étanchéité est encore assurée par des torchettes.
Classement comme monument et établissement d’une zone de protection le 14 mars 2022