Isolée dans un creux marécageux et autrefois ceinturée de douves, cette remarquable habitation fortifiée construite en deux temps en moellons de grès abritait autrefois le siège d’une seigneurie qui appartenait à la famille de Crisegnée. Le site a par après été transformé en grange. La partie située à l’est est constituée d’un donjon roman du XIIIe siècle qui est limité par des chaînes d’angle irrégulières. La porte cintrée, aujourd’hui murée et dont subsiste un arc de décharge, permettait alors d’accéder directement à la salle du bel étage. L’entrée cintrée visible aujourd’hui, rendant possible l’accès au rez-de-chaussée, a été percée au début du XVIIe siècle. L’éclairage de cette partie est assuré par deux petites fenêtres romanes au linteau en mitre. La face orientale, quant à elle, nous est parvenue intacte. Dans la salle de séjour, une large cheminée, des armoires murales ainsi que des banquettes de pierre aménagées dans l’embrasure des baies ont été conservées. À la fin du XVIe ou au tout début du XVIIe siècle, le site a été agrandi vers l’ouest d’une large travée abritant un portail et, dans le prolongement de celle-ci, on trouve un bâtiment plus bas. Le large portail calcaire cintré s’inscrit dans une feuillure rectiligne qui, autrefois, recevait le tablier du pont-levis. À l’étage, entre les glissières verticales des chaines de ce pont, on aperçoit une petite baie à linteau droit. La face sud est percée d’une entrée charretière. L’ensemble est couvert d’une bâtière qui se prolonge sur le donjon.
Classement comme monument le 24 août 1989
