Attestée dès 1108 par une bulle (une lettre marquée de son sceau) du pape Pascal II, l’église Saint-Martin est un remarquable édifice de style gothique tournaisien daté de 1570 à l’arc triomphal, mais où subsiste, au collatéral nord, un vestige de l’église romane du XIe siècle. En 1918, elle subit de graves dommages au collatéral nord et à la tour. Les toitures, les charpentes et les voûtes en bardeaux sont également détruites. Une restauration est menée dès 1922-1923 par l’architecte Paul Clerbaux. Après la Seconde Guerre mondiale, en 1950-1951, une nouvelle restauration porte essentiellement sur l’intérieur de l’édifice. Caractérisée par le parement soigné en pierre calcaire mise en œuvre à la tour et au collatéral nord, contrastant avec l’élévation en briques et calcaire pour le collatéral sud et le chevet, l’église est composée d’une tour de façade, de trois nefs et d’un chevet à cinq pans. Trois bâtières indépendantes confèrent à l’édifice l’aspect d’une église-halle, mais, à l’origine, le collatéral sud était rythmé par cinq pignons transversaux, sur le modèle du gothique hennuyer. La tour préserve un noyau primitif des XIIe et XIIIe siècles, mais appartient essentiellement aux XVe et XVIe siècles pour sa configuration actuelle. Greffée d’une tourelle d’escalier, elle est coiffée par un haut clocher cantonné de bulbes depuis le XVIIe siècle. L’intérieur, enduit, est structuré par des colonnes à chapiteaux tournaisiens, soutenant les arcs cintrés ou brisés. Nef et collatéraux sont voûtés de berceaux lambrissés reconstitués, avec nervures sur blochets et filières à accolade. Au-dessus de l’arc triomphal, une pierre aux armes de Langlée porte le millésime de 1570, témoin de la clôture des travaux de construction, ou du remaniement des parties supérieures de l’église après la suppression précoce des pignons du collatéral sud. Des voûtes quadripartites en briques sur nervures de calcaire couvrent le chœur et la croisée du transept.
Classement comme monument le 8 avril 1942