Isolé et entouré de prairies, partie intégrante d’une exploitation agricole, ce logis de ferme est un des plus beaux bâtiments de la région. Situé au fond d’une cour pavée, il s’agit d’une remarquable habitation de la première moitié du XVIIe siècle, comptant deux niveaux de quatre travées. Le rez-de-chaussée de la façade principale, jadis appareillé de gros moellons calcaire sur toute sa longueur, affiche aujourd’hui une maçonnerie en briques blanchies refaite aux alentours de 1800. Il est éclairé par trois fenêtres à encadrement mouluré de calcaire veiné de rose. À gauche, l’encadrement mouluré de la porte cintrée a conservé son aspect d’origine. La clé trapézoïdale de cette porte est ornée d’une fleur stylisée. Au-dessus, une grosse pierre, dont la partie supérieure prend la forme d’un triangle, est décorée du même motif floral, entouré de volutes et portant la date de 1639. De part et d’autre, on trouve des ancres finement ouvragées, des barres de fer empêchant l’écartement des murs. L’étage du logis affiche un très beau pan-de-bois. Ce terme technique définit un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan et que l’on appelle indifféremment colombages. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes : à grille, en croix de Saint-André ou, comme ici, en quadrillage. Les poteaux de bois sont remplis de hourdis en briques, en plâtre ou, comme ici, en torchis. Trois baies à croisée éclairent cet étage. Une impressionnante corniche à consoles largement sculptées, dont celle de gauche est en calcaire, soutient une haute bâtière d’ardoises.
Classement comme monument le 24 août 1989