La chapelle Sainte-Anne de Luttre est en fait une potale. Le mot potale est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme pote qui signifie petit trou. À Liège, la potale désigne conjointement l’espace creux pratiqué dans un mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée borne-potale ou niche sur pied. Le terme borne renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. À Namur et dans le Hainaut, potale est traduit par niche ou chapelle. C’est le cas de l’exemplaire conservé ici. Placée sous un érable, à la croisée des chemins, elle possède un rôle religieux mais sert également de repère, à l’époque où il n’existe pas de cartes et plans pour se déplacer. Cette potale est composée d’une niche cintrée, fermée d’une grille et sommée d’une petite croix. L’ensemble est posé sur un épais bloc de pierre portant la dédicace « Sainte Anne priez pour nous. 1710 ». Elle a été érigée grâce aux dons de la population du village pour accueillir la procession de Notre-Dame de Celles. L’ensemble a été récemment restauré une première fois en 1992 puis à nouveau en 2007.

Classement comme monument et établissement d’une zone de protection le 22 mars 1994

  • Source: AWaP