Ce très bel édifice a été bâti au XIXe siècle en briques chaulées. Il servait alors de fournil, l’endroit où les villageois venaient cuire leur pain. Cette construction d’un niveau, épaulée à l’arrière par le petit volume abritant le four, est couverte d’une bâtière d’ardoises. Témoignages rares des traditions anciennes, les fournils étaient généralement séparés des habitations, afin de ne pas voir d’éventuels incendies se propager à d’autres édifices. Sous l’Ancien Régime, les seigneuries comptaient un four banal, propriété du seigneur. Il fallait payer une taxe pour pouvoir les utiliser et apporter son propre bois. À Montbliart, c’est l’église qui détenait ce droit. Après la Révolution et la chute de l’Ancien régime, les habitants de nos villages ont été libérés de l’obligation d’utiliser le four seigneurial mais aussi de s’acquitter de la redevance. C’est ainsi que, tout au long du XIXe siècle, les fours banaux ont été remplacés par des fournils, érigés pour et par la population villageoise. On en trouve généralement dans les grosses fermes, à usage privé mais parfois aussi quelques exemplaires communs. Avec l’apparition du métier de boulanger, les habitudes ont progressivement changé et les fournils se sont éteints progressivement. D’une taille imposante, le fournil de Montbliart a été transformé en habitation. Il constitue un témoin précieux d’une période révolue.

Classement comme monument le 9 octobre 1980

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine