L’actuelle localité de Soumagne faisait partie, sous l’Ancien Régime, de la mense épiscopale liégeoise. Cela signifie qu’elle faisait partie des biens dont les revenus revenaient à l’évêque. De ce fait, elle fut souvent mise en engagère aux XVIIe et XVIIIe siècle. Le prince-évêque de Liège mettait en gage certains offices comme ici, les droits seigneuriaux de Soumagne. Implantée le long de la route reliant Soumagne et Herve, cette imposante borne-frontière est un témoin intéressant de notre histoire et des anciens « pays » qui constituaient l’actuelle Belgique. Si elle se trouve aujourd’hui à la frontière des communes de Herve et Soumagne, elle marquait autrefois la frontière entre la principauté de Liège et le duché de Limbourg, composante des Pays-Bas autrichiens. Posée sur le parapet d’un pont franchissant le ruisseau de Bois-l’Évêque, anciennement pont Cloris, elle est contemporaine de la construction de l’ouvrage en 1787, comme l’indique une inscription présente sur le socle du monument. Haute d’environ 2 m, elle a la forme d’une pyramide tronquée et présentait autrefois, sur sa face antérieure, un cartouche décoré à droite des armories de la principauté de Liège et du Saint-Empire romain de la nation germanique, dont dépendait la principauté. La seconde face, à gauche, portait les armes des Pays-Bas autrichiens. Ces deux blasons ont été martelés à la Révolution et le cartouche ne conserve aujourd’hui que quelques traces des armes liégeoises.

Classement comme monument le 25 janvier 1935

  • Source: AWaP