Sous l’Ancien Régime, Louveigné est une avouerie de la principauté abbatiale de Stavelot-Malmedy. L’avoué était chargé par le prince-abbé de s’occuper de matières dont un ecclésiastique ne pouvait se charger en termes de justice et d’administration. Jusqu’en 1671, c’est le seigneur de Fraipont qui assume cette charge, avant la vente de l’avouerie au chapitre de l’abbaye de Stavelot. C’est dès lors un prévôt qui s’y installe. Son ancienne résidence, la tour-forte, se trouve au sein d’un complexe emmuraillé, au bout d’une cour bordée de bâtiments de ferme. Elle a vraisemblablement été érigée au XVIe siècle puis remaniée à diverses reprises. On l’appelle également tour de la dîme, appellation qui nous rappelle que c’est à cet endroit que cet impôt ecclésiastique était collecté par l’avoué. Par la suite, la tour abrite des bénédictins avant d’être affectée en corps de logis pour la ferme voisine. De plan carré, bâtie en moellons de grès et calcaire, elle compte trois niveaux de trois travées. Elle est surmontée d’une bâtière d’ardoises sommée de deux aigrettes et percée de trois lucarnes à l’est. On accède à l’ensemble par une petite tour-porche portant des ouvertures de colombier, privilège de la noblesse. Au-dessus des petits jours carrés se trouve une pierre au Loup, emblème de la principauté abbatiale et de son fondateur, saint Remacle. Elle est flanquée, à droite, d’une tourelle circulaire surmontée d’une toiture d’ardoises en poivrière surmonté d’une girouette. À droite, dans la cour, se trouve l’ancien logis de ferme, une longue construction en calcaire.

Classement comme monument et comme site le 7 juillet 1997

  • Source: AWaP