D’origine très ancienne, la ville de Stavelot ne compte malheureusement presque plus de témoins architecturaux datant d’avant 1689, année où un grave incendie ravagea la capitale de la principauté abbatiale. Après le drame, bien des édifices sont reconstruits de manière traditionnelle, en pans-de-bois, bien que ceux-ci aient souvent été masqués par des enduits ajoutés à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. C’est en partie le cas de cette bâtisse qui a conservé son ossature en pans-de-bois pour ses façades situées dans les rues Henri Massange et de la Fontaine tandis que celle située rue du Vinâve a été cimentée à l’imitation de briques. Le pan-de-bois d’origine doit probablement encore être caché sous cet enduit. Terme technique, pans-de-bois désigne un ensemble de pièces de charpente assemblées dans un même plan et que l’on appelle indifféremment colombages. Ceux-ci peuvent prendre diverses formes : à grille, en croix de Saint-André ou, comme ici, en quadrillage bien que deux croix de Saint-André ne soient visibles rue Henri Massange. Les poteaux de bois sont remplis de hourdis en briques, en plâtre ou en torchis. On y découvre aussi, sur la façade de la rue de la Fontaine, des blochets, de courtes pièces de charpente placées en oblique entre deux pièces horizontales. Dressée sur un soubassement en moellons, elle est couverte d’une bâtière d’éternit percée d’une lucarne à fronton triangulaire. Cette belle maison, comme d’autres, est postérieure à l’incendie et constitue un témoin exceptionnel pour la compréhension de l’évolution de l’architecture en pans-de-bois au XVIIIe siècle.
Classement comme monument le 12 février 1981