Cette maison présente le schéma classique de la vie d’un édifice stavelotain du XVIIIe siècle. Érigée à l’origine en pans-de-bois, elle a été modifiée au siècle suivant par la pose d’un bardage essenté d’ardoises. Bâtie sur un soubassement de schiste ardoisier, la bâtisse a conservé un perron calcaire de deux marches avec chasse-roues. Elle compte deux niveaux de cinq travées, auxquelles il faut ajouter une large travée sur la gauche dans laquelle se place un porche d’entrée cintré. Fréquemment présent à Stavelot, mais également à Malmedy ou à Vielsalm, l’essentage est une caractéristique architecturale qui allie l’aspect décoratif à l’utilitaire. Cette pratique consiste à recouvrir les façades d’ardoises qui, parfois, peuvent former des motifs comme c’est le cas ici où les ardoises sont posées « en dentelle ». Le but était de protéger le bâtiment des intempéries et de lui offrir un bouclier thermique qui limite les pertes de chaleur vers l’extérieur. Cela nécessite une structure sous-jacente reposant sur des sommiers qui, ici, sont venus se poser sur les anciens pans-de-bois. Généralement, dans le bas de la composition, l’ardoisage forme un léger ressaut pour permettre l’écoulement des eaux, comme c’est le cas ici. La bâtisse est protégée par une toiture mansardée d’ardoises comptant sept lucarnes à fronton triangulaire, les deux premières dominant la large travée du porche. À l’intérieur, la maison a conservé plusieurs espaces du xviiie siècle protégés par la mesure de classement. On y trouve plusieurs belles cheminées dont celle du bureau qui affiche un manteau orné de stucs.

Classement comme monument le 8 novembre 2010

  • Source: AWaP