Cet exceptionnel édifice roman de la fin du Xe siècle ou du début du siècle suivant est caractérisé par sa silhouette massive et son vaisseau-halle de trois nefs, exemple rarissime dans nos régions. L’église est la seule du genre encore debout entre la Loire et le Rhin ! Son aspect étonne et questionne tant le plan des églises de nos contrées se voit bouleversé. De l’extérieur, installé sur un tertre, le sanctuaire fait autant penser à un château fort qu’à un lieu de culte. Le bâtiment est bel et bien fortifié et servait, au Moyen Âge, de refuge à la population. Presqu’au centre de l’édifice, à un endroit également inhabituel, se place une haute tour datant du XIIIe siècle. De plan rectangulaire, bâtie sur quatre niveaux, elle est ouverte de meurtrières étroites. Elle est coiffée d’un hourd de la seconde moitié du XIVe siècle, en charpente à quatre pans ardoisés, posé en encorbellement et orné d’abat-sons. Le chœur roman à chevet plat a été allongé vers 1500 puis élargi avec l’adjonction de chapelles latérales en 1512. À l’intérieur, les plafonds du chœur et des chapelles latérales sont entièrement composés de panneaux peints. On en compte cent dix, réalisés en 1630. Les panneaux latéraux sont décorés d’un motif tandis que les centraux sont utilisés pour rendre hommage à des donateurs locaux et représentent des saints et des scènes de la vie du Christ. L’église est entourée de son cimetière, entièrement emmuraillé et accessible par deux portails fermés de grilles.
Classement comme monument le 9 juin 1942