De l’autre côté du pont sur la Hoëgne, à l’ombre d’un arbre séculaire, se trouvent deux maisons mitoyennes, qui étaient autrefois la propriété de maîtres de forges. Elles ont toutes deux été érigées par Jacques Boniver. La maison située au no 1, à gauche, date du début du XVIIe siècle. Dressée sur un soubassement de grand appareil calcaire, la façade est ouverte d’une porte précédée d’une marche flanquée d’un mur d’échiffre. La porte, jadis à linteau droit, a été modifiée en 1667 par le percement d’une imposte gravée du monogramme du Christ. L’édifice est percé de baies à croisée, à double meneau ou à traverse. Ces ouvertures sont caractéristiques de l’architecture traditionnelle dans nos régions à l’Époque moderne. Les appuis, traverses et linteaux de ces fenêtres sont prolongés en bandeaux continus, autre particularité typique de cette architecture. À chaque étage, on aperçoit des ancres à double volute, de petites pièces de fer forgé destinées à empêcher l’écartement des murs. Au sommet de la façade, la belle corniche à cymbales est ornée de glands. Juste en-dessous, on découvre deux petites baies carrées jointives. La façade arrière est ouverte d’une porte cintrée, de jours de cave, ainsi que de baies jumelées. La maison est protégée d’une bâtière d’ardoise, qui couvre les deux édifices, et qui est interrompue par deux petites lucarnes. Il s’agit d’une propriété privée qui ne se visite pas.
Classement comme monument le 12 août 1978