Au XIIIe siècle, le comte de Rochefort Thierry II, également seigneur de Walcourt, est à l’origine de la fondation de l’abbaye Notre-Dame du Jardinet. Des moniales, affiliées à l’ordre de Cîteaux, s’y installent. Au XVe siècle, peut-être en 1438, une communauté d’hommes remplace celle des femmes. Le premier abbé, Jean Eustache, mourut en 1481. Comme bien d’autres institutions ecclésiastiques, l’abbaye est supprimée après la Révolution et l’annexion de nos territoires à la France. En 1796, elle est désignée bien national et vendue avant d’être partiellement détruite. La gare de Walcourt est par exemple située sur une partie du site d’origine. Les quelques bâtiments préservés ont été principalement construits sous l’abbatiat d’Ignace Malfroid qui fut abbé entre 1710 et 1739. On y trouve des constructions qui bordaient la première cour : le porche d’entrée au sud, des bâtiments agricoles et industriels (brasserie, moulin, dépendances) à l’ouest et l’importante prélature au nord. Seul élément classé, le porche d’entrée est un édifice rectangulaire en briques et pierre bleue de la seconde moitié du XVIe siècle, dont la façade a été modernisée en 1713. La bâtisse primitive présente à l’arrière un portail en plein cintre dont la clé est ornée de deux têtes d’hommes et de femme encadrant une niche décorée de feuillages. À l’étage, on devine les restes d’une fenêtre à croisée. Dans les faces latérales, on découvre les vestiges des pignons des bâtiments qui, jadis, flanquaient cette entrée. La façade à rue, de style classique, est encadrée de harpes saillantes et couronnée d’un fronton triangulaire. Au tympan, les armes de l’abbé Malfroid sont accompagnées de sa devise, Praeit et urget (il précède et pousse) et du millésime 1713.
Classement comme monument le 20 octobre 1947