Le mot potale est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme pote qui signifie petit trou. À Namur et dans le Hainaut, potale est traduit par niche ou chapelle. À Liège, la potale désigne conjointement l’espace creux pratiqué dans un mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée borne-potale ou niche sur pied. Le terme borne renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. C’est le cas de l’exemplaire conservé ici. Placée à l’ombre de trois tilleuls, à la croisée des chemins, elle possède un rôle religieux mais sert également de repère, à l’époque où il n’existe pas de cartes et plans pour se déplacer. Placée sur un pédicule quadrangulaire en calcaire, elle affiche une tête moulurée percée de trois niches cintrées grillagées et est surmontée d’une croix en fer. Rare exemple de potale dédiée à plusieurs saints, elle est ainsi gravée de trois inscriptions rappelant diverses invocations. À l’avant, on peut lire : « Prions saint Donat, du tonnerre il nous préservera. 1806 ». À gauche : « Saint Roch préservez nous de la maladie ». Enfin, à droite et difficilement lisible : « Saint Hubert, préservez-nous des rattes et araignes » (sic).
Classement comme monument et comme site le 11 septembre 1985