Situé dans une boucle de la Meuse, le village de Godinne est surtout connu pour le groupement remarquable, au bord du fleuve, de l’église, du château et d’une grosse ferme, classés comme monuments et comme site. Tous trois sont les témoins de l’ancienne seigneurie de Godinne qui, sous l’Ancien Régime, relevait de la prévôté de Poilvache, composante du comté de Namur. L’église, dédiée à saint Pierre, s’imbrique dans les volumes du château voisin, devenu par la suite un prieuré. Les multiples étapes de sa construction s’échelonnent de l’époque romane au XIXe siècle et sont bien différenciées par les matériaux utilisés. Son plan se compose d’une tour, à l’ouest, de trois nefs de trois travées unies par une même bâtière, et d’un chœur à chevet polygonal, flanqué au sud d’une sacristie. Bien que située au cœur du site classé, l’église n’est pas entièrement classée comme monument. Seule la tour bénéficie de cette protection supplémentaire. Mince et aveugle, celle-ci a été élevée en moellons de grès et de calcaire et est littéralement coincée entre les nefs et les dépendances du château. La base est réputée romane mais le niveau supérieur a été reconstruit à l’occasion de la réfection de la flèche aux XVIIe et XVIIIe siècles. À l’autre bout du sanctuaire, le chœur gothique en calcaire a été reconstruit au milieu du XVIe siècle à l’initiative de Henry de Wildre, prévôt de Poilvache. Le chevet est éclairé par une belle baie en tiers-point au remplage flamboyant. Entre tour et chœur, les nefs classiques datent pour leur part de 1768 pour l’extérieur et de 1898 pour le pavement et les voûtes en lattis.

Classement comme monument (bâtiments ayant appartenu à l’ancienne seigneurie de Godinne) et comme site le 2 décembre 1959

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine