En 1187, Gilles de Walcourt fonde, avec ses frères Henri, Jean et Hugues, un prieuré dans un vallon du bord de Sambre. Cinq ans plus tard, le seigneur d’Aiseau, Baudouin de Loupoigne, dote le monastère et des chanoines ayant adopté la règle de saint Augustin s’y installent. Ils dépendent alors de l’évêque de Liège puis, dès 1559, de l’évêque de Namur. Incendié en 1554 par les troupes du roi de France Henri II, le prieuré est reconstruit et connait son apogée au XVIIe siècle, lorsque les reliques de sainte Marie d’Oignies, conservées dans une châsse, attirent les pèlerins. Supprimé à la Révolution, le complexe est vendu. L’église et le cloître sont démolis à partir de 1809 puis, en 1837, une manufacture de glace s’y installe. Une partie des dépendances conventuelles sont détruites et d’autres converties en logement pour les ouvriers. En 1956, la société des charbonnages du Roton rachète ce qui subsiste du prieuré. Une association est créée pour protéger le site mais un grave incendie endommage les lieux en 1973. Racheté par des particuliers dans les années 1980, il est peu à peu remis en état.

Les bâtiments subsistants datent des deuxième et troisième quarts du XVIIIe siècle. Ils ont été érigés en briques, pierre de taille et moellons et couverts d’ardoises. Ils sont disposés autour de ce qui était autrefois la cour d’honneur et sont accessibles par deux porches. L’aile principale, millésimée 1728, affiche neuf travées de deux niveaux et est flanquée d’ailes en saillie. De part et d’autre, deux ailes en retour d’équerre rejoignent les portails. L’aile ouest porte la date de 1767 tandis que l’aile orientale est datée de 1740. De nombreuses dépendances se trouvent le long de la rue de l’Abbaye. Il s’agit d’écuries et de maisonnettes en briques et calcaire des XVIIe et XVIIIe siècles.

Classement comme monument (les trois ailes du prieuré) et comme site (ensemble des bâtiments et ancien parc) le 26 mai 1975

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine