L’église de Daussois est dédiée à saint Vaast, porteur d’un prénom aujourd’hui inusité. Il s’agit pourtant d’une évolution populaire du nom original Vedastus, d’origine germanique, qui a aussi donné Gaston ! Né dans le sud de la France, jeune chrétien, Vaast devient évêque de Toul, en Lorraine. Il meurt à Arras en 540. Aujourd’hui, 98 églises portent son nom en Wallonie. Celle de Daussois est un intéressant édifice gothique en calcaire, construit en plusieurs étapes au XVIe siècle. Il comprend une tour trapue que chapeaute une courte flèche octogonale, trois nefs courtaudes sous une bâtière unique et un chœur à trois pans. La tour, désaxée par rapport à la nef, est probablement plus ancienne que celle-ci. Elle est divisée en cinq registres bien marqués par des cordons-larmiers. On y devine encore quelques arquebusières, témoins du fait que les tours d’église servaient aussi à la défense de la population. De part et d’autre de la nef principale, les collatéraux sont rythmés par trois fenêtres en arc brisé. Du côté sud, on aperçoit la porte primitive du sanctuaire, aujourd’hui murée et dont l’arc en accolade est frappé d’un écu sur lequel on lit la date de 1554. Le chœur est probablement érigé quant à lui à la fin du XVIe siècle. Il comprend une courte travée droite avant le chevet à trois pans dont les angles sont chaînés. Les trois baies d’origine de ce dernier sont aujourd’hui obturées et ont été remplacées par de grandes fenêtres percées au XVIIe siècle. Dans le pan nord, on peut admirer une croix funéraire datée de 1518. À l’intérieur, le rez-de-chaussée de la tour est voûté d’ogives tandis que la nef principale est rythmée par de grandes arcades et affiche un voûtement probablement refait au XVIIe siècle contrairement à celui du chœur, qui est d’origine. Côté mobilier, le maître-autel et la chaire de vérité sont baroques (XVIIe) tandis que les autels latéraux, les lambris du chœur, les bancs de communion et les confessionnaux sont classiques (XVIIIe). On notera aussi la présence d’une exceptionnelle cuve baptismale de tradition romane datant du XIIIe siècle.

Classement comme monument le 30 janvier 1948

  • Source: Agence wallonne du Patrimoine