Citée dès 830, Chièvres abrite quelques années plus tard un atelier monétaire sous le règne de Charles le Chauve, petit-fils de Charlemagne et empereur d’Occident en 875. Au même moment, la localité devient le siège d’un comté seigneurial. Après la naissance des principautés d’Ancien Régime, Chièvres intègre le comté de Hainaut dont elle devient une des douze pairies en 1076. À partir du 12e siècle, les seigneurs de la ville décident d’ériger des fortifications. Un donjon, aujourd’hui disparu, se trouvait à la pointe du relief, non loin d’ici. Dès avant 1186, le bourg castral est complété par des murs renforcés par deux tours carrées qui se dressaient en bordure de la place actuelle. Aucuns vestiges de cet ensemble castral et de son enceinte ne sont parvenus jusqu’à nous. Les vestiges de l’enceinte suivante, datant du 14e siècle, ont par contre profondément marqué le paysage urbain. D’autres travaux de protection ont ensuite été entrepris en 1436. De cette dernière campagne subsiste notamment la tour de Gavre. Construite en pierre et brique, elle constitue le témoin le plus marquant mais aussi le mieux conservé du passé défensif de la cité. Elle offre un plan en fer à cheval et se révèle plus petite et moins épaisse que la plupart des tours défensives du comté de Hainaut existant à cette époque. Le rez-de-chaussée, comme les caves, est voûté et chauffé par une cheminée. Il est pourvu de trois archères-canonnières en forme de croix.
Classement comme monument le 12 novembre 1954