Aux confins du village de Gouy-lez-Piéton, on trouvait sous l’Ancien Régime une seigneurie. Au bout de l’actuelle rue du Bosquet se dressait le château de la Haye, disparu en 1913. Du site ne subsiste que la ferme castrale, située au bout de la rue de Gouy, et l’ancienne drève. Dans un coude de celle-ci se place la chapelle de la Sainte-Famille, une haute potale. Le mot potale est un terme wallon qui ne trouve pas de traduction littérale en français. Il est le diminutif du terme pote qui signifie petit trou. À Namur et dans le Hainaut, potale est traduit par niche ou chapelle. À Liège, la potale désigne conjointement l’espace creux pratiqué dans un mur pour marquer la propriété et la niche abritant la statue d’un saint. Par analogie, le terme désigne également les petites caisses en bois accrochées aux murs des maisons. Lorsque la potale descend du mur et se pose sur un piédestal, elle est nommée borne-potale ou niche sur pied. Le terme borne renvoie ici simplement aux pierres dressées à des fins diverses. L’exemplaire conservé ici est monumental. De forme hexagonale, bâtie en briques et calcaire, la potale date de 1692. Elle est accessible par quelques marches et présente une base aux angles chainés. Elle est ceinturée à mi-hauteur par un bandeau gravé du millésime et portant sur la face un cartouche avec l’inscription incomplète suivante : « Arrestez un peu pour rendre à ces trois personnages dont voicy les sainctes images le respect l’hommage et l’honneur pour impetrer leurs assistances sur tout préserver (…) débats rancune et envie (…) impuretez et medisances faites en un mot mostes efforts de vivre sans (…) mortel et vous maintenir toujours tel que vous voudrez estre a la mort ». Une autre tablette porte la dédicace « Marie Jésus Joseph » identifiant les trois personnages cités dans l’inscription. Une niche encadrée d’une arcade à bossages rustique perce une des faces de la chapelle tandis que les autres faces, similaires, présentent des arcades aveugles. Au sommet, une corniche souligne un dôme de pierre rehaussé du même décor en bandeaux et surmonté d’un amortissement en rosace.
Classement comme monument le 30 septembre 1982